Pleins feux sur le Nord et les échanges commerciaux Nov 26, 2021

Par Geoff Kirbyson

Lorsque les entreprises manitobaines entendent parler de possibilités au Nunavut, elles devraient penser à la « ruée vers l’or en Californie ».

Bien que le plus nouveau territoire du Canada n’ait qu’une population d’environ 40 000 habitants, selon les experts, sa région de Kivalliq deviendra la région la plus riche au pays d’ici 40 ou 50 ans. C’est ce qu’on a annoncé lors d’un déjeuner-conférence jeudi.

« Cela devrait tout dire », a déclaré Mariette Mulaire, présidente-directrice générale du World Trade Centre, dont le siège social se trouve à Winnipeg. « Le seul fait d’entendre ces paroles devrait suffire pour qu’on dise : « Bon, prêtons attention et regardons vers le Nord. » Les ressources dans cette région pourraient vous donner le vertige, tellement elles sont abondantes. »

En effet, le Nunavut possède de nombreuses industries minières, notamment de l’or, du cuivre et des diamants,.

Selon Mariette Mulaire, le Nunavut fait déjà du commerce avec le Manitoba, mais les tentatives de développement sont principalement liées aux efforts de la part du Nord.

« Dans le Nord, on se demande où sont les entreprises manitobaines. Les gens sont prêts à faire du commerce. Ils viennent ici pour des questions de santé et pour obtenir les autres services dont ils ont besoin », a-t-elle déclaré.

« Les entreprises manitobaines doivent être conscientes de ces possibilités. Soyez le premier et non le dernier à tirer parti de cette situation. »

Aux dires de Mulaire, pratiquement toutes les entreprises locales devraient prendre note des dates du prochain salon professionnel et congrès Northern Perspectives, qui aura lieu à Winnipeg en février.

Ne vous fiez pas uniquement à la population du Nunavut, car la taille de son économie est disproportionnellement plus élevée.

Cette année, son PIB devrait croître de 6,1 %, contre presque 4 % pour le Canada, mais l’on s’attend à ce que son économie prenne son envol l’an prochain grâce à une croissance du PIB de 13,6 %.

Selon les prévisions de Statistique Canada, la population du Nunavut, qui est la plus jeune et la plus dynamique au pays, pourrait atteindre 54 000 habitants d’ici 2043. (C’est-à-dire, dans 22 ans seulement.)

Mais Mariette Mulaire et les autres facilitateurs d’affaires ont de nombreux défis à relever puisque beaucoup d’entreprises manitobaines centrent la plupart de leurs efforts sur les États-Unis, la plus grande économie du monde.

Aussi, le Nunavut présente des difficultés d’accès. Les avions coûtent cher, les voies ferrées subissent toujours des réparations et le camionnage est limité aux collectivités reliées par des routes vers le sud.

Marc Cool, le directeur général de l’Arctic Gateway Group, qui possède et exploite la ligne ferroviaire de Le Pas à Churchill, connaît bien le rôle essentiel que jouent les trains dans l’économie du Nord. Toutefois, le premier point à son ordre du jour est de rétablir la crédibilité sur le marché étant donné que la voie ferrée vers Churchill a été emportée par une inondation en mai 2017.

« Dans le travail que nous faisons, la fiabilité doit passer avant toute autre chose et notre dernier objectif doit être d’obtenir une cote de fiabilité de 100 % en tant qu’entreprise et de fonctionner 365 jours par année. Le système doit être d’une fiabilité à toute épreuve », a-t-il déclaré.

À cela s’ajoute le fait que la population du Nunavut, qui est majoritairement inuite, devient de plus en plus prospère.

« Les tendances de consommation des ménages ont changé. Nous expédions plus de consoles PlayStation (vers le Nord) que jamais auparavant », a déclaré Gary Bell, PDG de Calm Air. « Nous constatons aussi que le commerce électronique et d’autres services, tels que Postes Canada et Amazon, commencent à s’installer dans le Nord. »

Les coûts peuvent parfois être prohibitifs, a-t-il noté, parce que les échanges commerciaux sont trop souvent à sens unique.

« Nous aimerions que l’expédition des marchandises se fasse dans les deux sens. Notre fret aérien est expédié dans un sens mais nos avions sont vides au moment du retour. Les frais de ces allers-retours sont payés par les consommateurs. Nous aimerions que les marchandises produites dans le Nord soient expédiées en plus grandes quantités vers le sud; nous pourrions alors baisser les prix de toutes les marchandises allant dans les deux sens », a-t-il déclaré.

L’événement « Pleins feux sur le Nord et les échanges commerciaux – Une discussion sur les possibilités d’affaires au Nunavut » a eu lieu au Musée des beaux-arts de Winnipeg.

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